
À seulement 20 min du Clos de la Fuie, situé sur une hauteur dominant La Rosière, L’Angenardière est un manoir imposant et majestueux, marqué par son allure militaire et ses sept tours. Construit peu avant la fin des guerres de religion ⚔️, il est doté de tous les éléments défensifs typiques de l’époque : plan carré, douves, grosse tour ronde à mâchicoulis, échauguette, petites tours à meurtrières, et quatre tours d’angle, le tout entouré de remparts de sept mètres de haut.
Au fil des siècles, le manoir a été transformé, l’aspect défensif laissant place à des éléments architecturaux de la Renaissance ✨, comme une galerie à six arcades donnant accès à une tour d’angle construite en 1595.



Depuis les années 1960, L’Angenardière fait l’objet d’une restauration minutieuse 🛠️. Bien que non ouvert à la visite intérieure, son extérieur peut être découvert jusqu’au porche d’entrée, reconstruit en 1966 à l’opposé de son emplacement d’origine.


L’histoire de cet élégant manoir commence en 1592 avec Pierre de Fontenay, riche seigneur de la Reynière et compagnon d’Henri IV, gouverneur du Perche jusqu’à sa mort en 1610. En 1669, François Leroy, un riche bourgeois de Bellême récemment anobli, acquiert l’Angenardière. En 1714, Pierre Claude Le François, chef de la Fruiterie du Roi 🍎, le rachète. Entre 1760 et 1770, le manoir est modernisé : les fenêtres sont élargies, des chambres sont créées au premier étage, et des cheminées sont ajoutées 🔥.


Comme beaucoup de manoirs, L’Angenardière est vendu à la Révolution et devient une exploitation agricole 🚜. Au milieu du XIXe siècle, la famille Pelletier, l’une des trois grandes familles d’éleveurs de chevaux percherons 🐴, se le partage. Après la Seconde Guerre mondiale, avec le déclin du cheval percheron, le manoir est abandonné et se dégrade. Au milieu des années 1960, la famille Gouyon le rachète et le restaure avec goût.


L’Angenardière est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1925, et depuis 1968, tous ses bâtiments sont protégés. Il est possible de le visiter lors des Journées Européennes du Patrimoine 🗝️.


Anecdote : En mai 1964, un couple de Parisiens se rend à Saint-Cyr-la-Rosière par hasard 🚗. Denis Gouyon, leur fils de 15 ans à l’époque et propriétaire actuel, se souvient : « Nous revenions d’une excursion dans les Alpes Mancelles. Pour éviter les embouteillages, mon père avait choisi de prendre les petites routes. Parce qu’il adorait les manoirs, nous sommes montés jusqu’ici. Sur le portail, une affiche indiquait qu’une vente à la bougie se tiendrait quelques jours plus tard à Nogent-le-Bernard. » C’est ainsi que la famille Gouyon en devient propriétaire ! 🕯️


Photos couleurs de Cyrille Malherbe.
