🏰 Histoire insolite du Perche : quand le château de Chèreperrine a croisé le chemin du Louvre pendant la Seconde Guerre mondiale! 🌟

Saviez-vous que le château de Chèreperrine, (commune d’Origny-le-Roux), a été le théâtre de deux anecdotes fascinantes impliquant le Louvre pendant la guerre?
Pendant l’occupation allemande, le Louvre cherchait à protéger ses trésors. C’est ainsi que des chefs-d’œuvre emblématiques ont trouvé refuge dans des lieux inattendus, dont le château de Chèreperrine, situé à 7 km du Clos de la Fuie !
Cette anecdote témoigne de la résilience et de la créativité humaine face à l’adversité. Elle nous rappelle également l’importance de préserver notre patrimoine culturel et de préserver le souvenir de ces moments extraordinaires.
Plongeons dans les détails de cet épisode surprenant qui illustre parfaitement la richesse historique et insolite du Perche.
- Abri des tableaux du Louvre
En 1939, Chèreperrine a été l’un des lieux réquisitionnés par les autorités pour abriter une partie des oeuvres du Louvre de l’avancée allemande. Les tableaux sont restés un an dans le château d’Origny.

Dès septembre 1939, les musées français cherchent à mettre les œuvres d’art à l’abri. C’est Jacques Jaujard, directeur des musées nationaux et de l’École du Louvre qui est l’organisateur de l’exode artistique et qui supervise, aidé par le personnel du Louvre et des bénévoles de la Samaritaine, l’emballage et l’évacuation de 1 862 caisses.
Elles sont chargées dans 203 véhicules qui vont rouler à une vitesse moyenne de 40 km/h en direction de Chambord et de divers châteaux et abbayes de provinces.


Les tableaux arrivent dans le Perche au château de Chèreperrine à partir du 24 septembre 1939, emportés sur châssis, sur rouleaux ou superposés dans des caisses. Degas, Courbet, Sisley, Corot, Ingres font partie du convoi.
Une deuxième évacuation se déroule en août. Rien que le 18 août 1940, arrivent à Chèreperrine 111 tableaux signés Greuze, Murillo, Corot, Gainsborough, Véronèse, Monet, Caravage, Le Brun…
Le grand salon héberge les plus grandes toiles, entre autres : Les batailles d’Alexandre de Charles Lebrun, Les noces de Cana de Véronèse ( toile de 65 m2 roulée sur un fût gigantesque et transportée dans une bétaillère) et Le sacre de Napoléon 1er de David. Presque tout le château, y compris les communs, abrite des toiles ou des caisses non ouvertes ainsi que le personnel chargé de la surveillance.

Le service de garde est mis en place, les exercices de sécurité, en cas d’incendie, réalisés. On bénéficie pour cela du réservoir d’eau à droite du château contenant 75 m3 et du grand canal à gauche.
Après plus d’un an au château de Chèreperrine, les collections sont transférées dans d’autres lieux réquisitionnés.
- Mais quel est le tableau mis dans le camion dans la cour du château et pour quoi ?
Il s’agit du Chancelier Séguier par Charles Le Brun (1619-1690) 295 cm x 357 cm

Pierre Séguier, premier magistrat du royaume, fut le principal protecteur de Le Brun pendant sa jeunesse.
Ce portrait fut sans doute peint dans le contexte de l’Entrée royale de Louis XIV et de Marie-Thérèse à Paris, le 26 août 1660, après leur mariage à Saint-Jean-de-Luz le 9 juin de la même année.
Lorsque la réquisition du château a été décrétée en 1939, un état des lieux notait la présence dans le salon d’un tableau de Charles Lebrun, le chancelier Séguier. Ce tableau vient en ligne directe de la famille Séguier puisque hérité par la propriétaire de Chèreperrine, Mme de Lévis-Mirepoix, née Jeanne Aymé de la Chevrelière, fille de Cécile Séguier.

Les officiers allemands ne manquent pas de le remarquer et de le convoiter. M. et Mme de Lévis-Mirepoix le vendent en 1942 au Louvre, par le biais de la société des amis du Louvre. Et c’est ainsi que que cette oeuvre maîtresse du XVIIème siècle est chargée dans la cour du château sur un camion et transporté au dépôt de Sourches.
Vous pouvez la voir au Louvre. Pour en savoir plus : https://histoire-image.org/fr/etudes/pierre-seguier-chancelier-france
